La réparation des Ponants anciens

Vous avez été nombreux à demander des conseils pour la réparation des Ponants anciens.
Voici d'abord quelques plans de la configuration d'origine, puis des conseils pour la réparation de la ralingue des mats fibre, et la réparation des listons :

Pour imprimer ces schémas, cliquer dessus avec le bouton droit, puis enregistrer-sous pour enregistrer sur votre disque dur. Imprimer ensuite avec votre logiciel d'images.

Longueur de la coque : 5,25 m Surface safran : 0,15 m²
Longueur flottaison : 4,35 Déplacement à vide : 170 kg
Bau maximum : 1,94 m Déplacement en charge : 320 kg
Bau flottaison : 1,40 m Surface foc : 4,61 m²
Tirant d'eau avec dérive : 1.38 m Surface grand voile : 11, 60 m²
Tirant d'air : 7,80 m Surface totale : 16,21 m²
Surface dérive : 0,425 m² Coefficient de vitesse limite : 6,35 
   

Il n'y a pas de barres de flèches.


Le sigle Ponant qu'il faut avoir dans la grand voile !

 


En beige, les sangles de rappel et leur fixation..
En rouge : en biais, les passants d'écoute de foc ; sur le liston, le taquet coinceur sur le bord opposé ; au centre, le winch pour l'écoute de foc.
En jaune, le chariot d'écoute de grand voile et ses coinceurs.
En marron, les pièces en bois. Les petits banc, à l'arrière du puit de dérive participent à la solidité du puit. L'hiloire, ou moustache, sur le pont avant, évite que les embruns ne coulent du pont vers le cockpit.


Le palan d'écoute de grand voile est à 6 brins. Les tous premiers modèles avaient un brin au puit de dérive et 4 brins sur le tableau arrière. 
Sur ce schéma, la baume est trop courte.

Réparation de la ralingue d'un mat fibre

La ralingue d'origine, en résine avec peu de fibres, se détériorait avec les UV.
 
J'ai eu à faire cette réparation sur le mat de mon Ponant n°1773.
J'ai, à la meuleuse, fait disparaître la vieille ralingue en prenant soin de préparer la place pour la nouvelle.
Pour réaliser la nouvelle, j'ai utilisé un tuyau diam 20 de PVC pression noir (ne pas confondre avec les polyuréthanes impossibles à coller) ; se fournir chez un fournisseur de plomberie. J'ai fendu le tuyau sur toute sa longueur avec une meuleuse (disque fin à tronçonner, env. 3 mm). Puis j'ai vissé-collé ce tube sur le mat. Pour le collage, j'ai utilisé de la résine, après une bonne préparation : dégraissage et ponçage.
 
Ca tient et ça fonctionne très bien depuis 10 ans.
Tous les ans, je lubrifie la ralingue avec le l'huile silicone.

Réparation des listons

Il faut faire préparer le quart de rond  en bois dur. Je pense changer le mien cet hiver, et j'en poserai un plus costaud, pour l'esthétique et pour mieux protéger la coque lors des accostages. Il sera aussi plus difficile à cintrer.

Important : sous le liston, il y a l'étanchéité entre la coque et le pont. Cette étanchéité est souvent défectueuse, ce qui crée des entrées d'eau dans les caissons étanches à la gîte !
Je prévois de faire sauter l'ancienne étanchéité, et de la remplacer par du mastic Sicaflex, qui assurera également le collage du liston. D'origine, le liston est vissé avec des vis en laiton. Je conseille le vissage inox/collage Sicaflex. 
L'ordre des opérations est donc : 
1) dépose de l'ancien liston et de la vieille étanchéité,
2) étuvage et cintrage du nouveau liston, le laisser sécher quelques jours,
3) et enfin pose en même temps de la nouvelle étanchéité et du liston.

Reste le problème du cintrage !

Un ponantiste m'a conseillé :

Pour les listons, utiliser de préférence du bois séché naturellement et non du bois qui a déjà été séché dans un séchoir, celui-ci étant moins facile à travailler.
Pour ne pas briser le liston au cintrage dans la partie la plus arrondie au maître bau, il faut casser les arêtes du liston avec un petit rabot pour éviter qu'il s'effiloche au cintrage et surtout ne pas percer les trous de fixation avant l'étuvage, sinon c'est la catastrophe au cintrage.
Pour la mise en forme du liston, il faut l'étuver, il faut donc réaliser une petite étuve.
Utiliser un tube de diamètre environ 100 mm et de 3 m de long. S'il faut l'acheter, prendre 3 longueurs de tuyau de poêle. Enrouler autour de l'étuve un isolant, par exemple une veille couverture. Insérer le liston dedans, en laissant dépasser une longueur égale de chaque côté (seule la partie centrale, vers le hauban, est difficile à cintrer). Faire une étanchéité avec un chiffon à chaque extrémité du tube. Incliner l'étuve entre 20 et 30°. (sur la photo, une petite étuve de 2m)
Pour la chaleur humide, utiliser un cocote minute. Avec un  tuyau flexible diamètre environ 12 mm, relier la sortie de la soupape de la cocote à la partie basse de l'étuve. Le tube de sortie de la soupape de la cocote est trop étroit et freine le passage de la vapeur. Le démonter et coller, la veille, le flexible directement sur le couvercle de la cocote et sur l'étuve avec du Sicaflex.
Remplir la cocote d'eau et la faire bouillir à feu fort pendant 2 heures pour bien chauffer l'étuve et le futur liston. Puis il faut être très rapide pour sortir le liston de l'étuve et le mettre en forme directement sur la coque pendant que la pièce est encore chaude, car une fois refroidie, on ne peut plus la réchauffer.

Pour la mise en place du liston, il faut être au moins deux et faire des montages à blanc.

Prévoir une cale pour le pied de l'équipier au rappel entre 30 et 60 cm en
avant du hauban.