2006 - Remorque auto-construite

Je me suis lancé dans l’aventure de construire ma remorque de 500 kg pour mon Globe 530.4 !

Au-delà des 500 kg, il faut passer au service des Mines et les choses se compliquent, car ils sont de plus en plus exigeants (certificats pour l’essieu, les pneus, le freinage …)
En 500 kg de poids total en charge, il n’y a aucun contrôle. Mais rappelons que la remorque est un véhicule routier, qui peut rouler à plus de 100 km/h, donc qui représente un danger potentiel réel. Il n’est pas imaginable qu’une soudure ou qu’une pièce casse, que la remorque aille heurter un autre véhicule ou pire, des piétons ! La responsabilité du constructeur, même amateur, pourrait être engagée pénalement pour manquement à l’obligation de moyens de mise en œuvre.

Donc l’auto-construction est réservée aux amateurs avertis, et notamment aux bons soudeurs.

Pourquoi auto-construire ?   
Le prix ?

Ma remorque m’est revenue à environ 900 €, soit presque le prix d’une neuve. Un poste important a été la peinture de qualité qui résiste à l’eau de mer, peinture que j’ai confiée à un professionnel, 350 € ! La motivation n’est donc pas financière.

La suspension : une bonne suspension
protège le bateau !

Ma principale motivation a été du côté de la suspension. Je trouve que les remorques du commerce sont de plus en plus raides, voire avec une suspension tellement raide que seuls les pneus assure en réalité la suspension. Chaque plaque d’égout génère un choc qui est ressenti jusque dans la voiture.

J’ai donc opté pour un essieu de voiture, un essieu arrière de 307 ou ZX. Il porte 640 kg, il y a donc une marge de sécurité. Cet essieu est courant dans les casses, c’est un mono-bloc compact avec les amortisseurs intégrés mais surtout les amortisseurs sont horizontaux donc ils ne dépassent pas vers le haut, c’est-à-dire vers le bateau. La souplesse est remarquable, on ne sent plus la remorque. De plus, les barres de torsion sont réglables.
Mais cette souplesse a aussi été un ennemi : qui dit souplesse dit grande amplitude de suspension et à vide, après la mise à l’eau, la remorque montait d’environ 20 cm, ce qui n’est pas esthétique mais surtout ce qui rendait la sortie de l’eau plus difficile ! Il fallait casser la remorque exagérément.
J’ai donc déplacé le point d’ancrage des amortisseurs pour limiter la remontée à vide à quelques centimètres. Rien que cette petite adaptation prend environ 3 heures !

La suspension est merveilleuse. Mais rien n’est parfait : l’essieu de voiture est un peu étroit, ce qui est un avantage pour éviter les trottoirs dans les virages serrés, mais qui oblige à positionner le bateau plus haut, donc plus de prise au vent (consommation de carburant) et plus de difficultés pour monter dedans à terre, pendant le matage, par exemple.

La fixation du bateau : le roulis

Le bateau repose essentiellement sur les galets de quille, ceux qui sont sous l’axe du bateau. Cette zone de la coque est solide, il y a le puits de dérive et de nombreux renforts internes. Latéralement, les galets appuient sur la coque là où elle est plus fine donc plus souple. On voit souvent des déformations de la coque sous la poussée des galets latéraux. En roulant avec mes précédents bateaux, sur des voies dégradées (le plus souvent en ville), j’avais déjà constaté un roulis du bateau par rapport à la remorque ce qui signait une déformation de la coque au niveau des galets latéraux donc une fragilisation de la coque.

Pour palier ce défaut, mes galets latéraux sont réglés assez bas, ils guident le bateau lors des mises à l’eau. Une fois le bateau remonté, il est maintenu par des chandelles latérales entre le châssis et le liston du bateau, au niveau de l’essieu. D’une part le liston est une partie très solide du bateau, d’autre part, la distance par rapport à l’axe du bateau est plus grande, donc l’effort est plus faible, environ dans un rapport de 50 %. L’essieu est généralement placé près du maître bau, la largeur maximum du bateau.
Le haut de la chandelle se termine par une pince qui vient se refermer sur le liston.

Sur route, ces chandelles confèrent une rigidité latérale à l’ensemble remorque-bateau. Et, plus de sangles à mettre, les chandelles sont réglables et réglées pour légèrement maintenir la coque sur les galets centraux.

Elles sont tout à fait adaptables sur une remorque de série par un bon bricoleur.

La fixation du bateau : le tangage

Sur une remorque de série, le bateau repose sur 2 ou trois galets. Il peut donc tanguer, du fait de la souplesse des galets et de la déformation de la remorque. Le remède courant est de serrer fortement le bateau sur le patin avant, avec le treuil de remontée. Qui n’a pas vu son treuil se relâcher un peu pendant la route avec l’étrave qui monte et descend à chaque chaos ?
Il est facile de placer un galet sous l’avant du bateau. Le bateau participe alors à la rigidité longitudinale de la remorque qui fatigue moins notamment au niveau du timon. Et cette solution évite des efforts supplémentaires sous la coque du bateau.
Cette solution est tout à fait adaptable à une remorque de série.

La plaque de signalisation arrière

La plaque signalétique d’une remorque fait la largeur de la remorque, souvent 1,80 m, elle est donc difficile à ranger dans la voiture pour la mettre en sécurité. De plus, un système de rallonge permet de la mettre au nu du porte-à-faux du bateau. Ces rallonges sont fastidieuses à manœuvrer, à quatre pattes sous le bateau, et les vis rouillent car elles trempent dans l’eau de mer à chaque mise à l’eau.
Nous préférons une plaque plus petite, de 1 m, avec une fixation rapide sur la tête de safran. Elle se range bien dans la voiture. Par contre, il faut poser des feux de gabarit pour la route de nuit, sur les ailes ou comme moi, sur les chandelles.

A vide, sans le bateau, pas de plaque ? Mais la loi dispense les remorques de moins de 500 kg de feux si ceux de la voiture sont bien visibles. Pour les (rares) longs trajets à vide, j’ai une fixation à la remorque de la plaque.

Cette modification est réalisable sur une remorque de série.

La mise à l’eau

Le Globe 530.4 a une carène très plate dessous, comme beaucoup de voiliers modernes. Lors de la mise à l’eau, surtout à la descente de la remorque, le bateau peut partir légèrement de travers, sortir des galets centraux et l’étrave venir heurter l’essieu, occasionnant de profondes rayures. Pour pallier ce problème, sur les deux galets arrière, je met un axe plus long et je pose trois galets à la place d’un. Même si le bateau sort du rail des galets centraux, il reste maintenu par les super galets très larges.

Cette modification est adaptable à une remorque de série.

La construction

L’essieu de voiture a ses propres fixations qui ne correspondent pas aux exigences d’une remorque. Il faut donc coiffer l’essieu avec un cadre en tube de 60 x 30 x 2 (attention, l’épaisseur de 2 mm est indispensable, ce n’est pas toujours facile à trouver ! ). Ce cadre servira à fixer les ailes, obligatoires, et les chandelles dans mon cas.
Puis le châssis, 2 tubes de 60 x 30 x 2, est maintenu avec le cadre de l’essieu par des cavaliers pour permettre le réglage du poids sur l’attelage.
Sur les remorques de série, les tubes sont fermés par des bouchons en plastic peu étanches. Et comme à la mise à l’eau, les tubes arrière trempent dans l’eau salée, un peu d’eau pénètre dans les tubes et y stagne, entraînant des détériorations prématurées par la rouille, malgré la galvanisation interne des tubes.

En auto-construstion, on ne peut pas peindre l’intérieur des tubes, il faut donc impérativement les rendre étanches en les obturant avec une plaque soudée. Un peu maniaque, j’ai obturé tous les tubes.
J’ai remplacé la roue jockey par un simple tube. J’arrive à soulever ma remorque et on ne me volera pas le tube !

Les pneus de 155 x 13 sont gonflés à 2.6 bars. Bien vérifier la pression, un pneu sous gonflé éclate sur autoroute.

N’hésitez pas à me contacter si vous avez un problème de remorque.